Crédit immobilier: des baisses de taux font enfin leur retour
Grâce aux banques qui rouvrent les vannes du crédit, les bonnes nouvelles pourraient affluer dans les prochains mois pour les emprunteurs.
Le pire de la crise du crédit immobilier est-il derrière nous? Le nombre de crédits accordés est loin d’avoir redressé la barre (-43,5% sur un an selon l’Observatoire Crédit Logement) mais une bonne nouvelle va réjouir les emprunteurs. Les taux de crédit ont cessé d’augmenter et mieux, ils commencent à baisser. Les grandes banques, qui avaient déserté le marché parce que les prêts immobiliers n’étaient pas assez rentables pour elles, ont fait leur retour. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’elles sont ambitieuses pour 2024 et sont reparties à la conquête de nouveaux clients. «L’ambiance “On ne prête plus”, c’est fini!, assure Pierre Chapon, président de Pretto, courtier en crédit immobilier. Toutes les banques sont présentes sur le marché.»
Une banque nationale, qui ne prêtait plus ces derniers mois, a ainsi annoncé une diminution de 0,2% de ses taux de crédit. La nouveauté? Cette baisse «concerne la France entière et tous les profils», souligne Maël Bernier, de Meilleurtaux. «Cette banque veut être dans le marché en 2024 et se remet au niveau du taux moyen du marché», précise Pierre Chapon. Sur 20 ans, vous pouvez espérer emprunter entre 4,1% et 4,4% (hors assurance et frais de dossier) selon votre profil, et entre 4,45% et 4,6%, sur 25 ans. À cela s’ajoute une autre décote possible de 0,2%, car il s’agit des taux affichés avant négociation. Sont éligibles les célibataires qui gagnent au moins 32.000 euros nets par an et les couples qui touchent au minimum 42.000 euros par an.
Les moins de 35 ans, qui figurent parmi les grands perdants de la crise immobilière, peuvent également bénéficier de cette baisse s’ils gagnent au moins 25.000 euros par an, soit à peine plus de 2000 euros par mois. Un bémol: «Pour rentrer dans les clous des 35% de l’endettement (maximum exigé par les autorités financières, NDLR), ces jeunes acheteurs, qui disposent rarement d’une épargne et/ou d’un apport élevés, devront sans doute sacrifier des m² ou s’éloigner du centre-ville», explique Maël Bernier.
Des baisses «plus fréquentes» dès 2024?
À quoi faut-il s’attendre pour 2024? «Le début d’année s’annonce un peu mou car, même si la concurrence entre banques est plus forte, il y a toujours un problème de demande», souligne Pierre Chapon qui n’exclut toutefois pas «des baisses de taux plus fréquentes et plus agressives au printemps 2024». Mais ces décotes bienvenues pour les emprunteurs qui espèrent concrétiser un projet immobilier, pourraient «créer encore plus d’attentisme» chez des acheteurs désireux d’obtenir le meilleur taux possible. «C’est un mauvais calcul car la concurrence, côté acheteurs, risque d’être plus forte lorsque les taux baisseront plus franchement et les marges de négociations moins élevées qu’aujourd’hui», prévient le fondateur de Pretto.