Travaux prévus en 2025, energétiques? Embellissements ...
Seuls 5% des Français comptent faire des travaux de rénovation énergétique dans l’année qui vient
La France doit rénover 400.000 maisons et 200.000 logements collectifs par an d’ici 2030 pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Un objectif ambitieux qui semble compromis. Seuls 31% des Français envisagent des travaux de rénovation énergétique dans les 5 ans, d’après le baromètre de l’observatoire BPCE, qui regroupe la Banque Populaire, la Caisse d’Épargne et Natixis, réalisé auprès d’un échantillon de 2050 Français âgés de 18 ans et plus, publié ce jeudi. Parmi ces 31%, seuls 10% envisagent une rénovation globale du logement. Les autres opteraient pour une rénovation par geste. De plus, il ne s’agit là que d’intentions, et les intentions sont souvent plus élevées que les passages à l’acte réels.
Et ceux qui ont l’intention de faire des travaux de rénovation énergétique d’ici un an ne sont que 5%. «Lorsque l’on sait que les vraies intentions sont celles qui valent pour le court terme, on observe un niveau d’intention faible et très concentré sur des travaux ponctuels plutôt que sur une logique de rénovation globale», souligne Alain Tourdjman, directeur des études et prospective du groupe BPCE. Vu le faible nombre de personnes qui envisagent de réaliser des travaux de rénovation énergétique, on peut déduire que les passages à l’acte ne seront pas nombreux. Parmi ceux qui sont motivés à effectuer des travaux, les jeunes de 18-29 ans se distinguent étonnamment. Ce sont aussi les plus enthousiastes à l’idée d’adapter le logement au grand âge.
Deux tiers des Français pensent connaître le DPE du logement dont ils sont propriétaires (surtout les 18-34 ans), dont 53% pour leur résidence principale, mais ils surestiment très largement la performance énergétique de leur habitation. Par exemple, 13% des propriétaires interrogés pensent que l’étiquette de leur résidence principale est A alors que dans la réalité seuls 2% des logements ont un DPE A. De même, 6% des propriétaires pensent que leur logement est une passoire thermique mais dans les faits, 16% sont vraiment des passoires. La méconnaissance du DPE est donc un premier obstacle aux travaux.
Des travaux d’embellissement plutôt
Les Français ont en tête d’autres travaux que la rénovation thermique. Des travaux d’embellissement (peinture, parquet...) chez 51% des personnes interrogées. Certaines personnes envisagent une adaptation du logement au grand âge (29%) quand d’autres pensent à de gros travaux d’entretien tels que le ravalement (28%). Au total, 61% des Français interrogés envisagent des travaux de rénovation générale (hors rénovation énergétique) d’ici 5 ans.
Parmi ceux qui songent à effectuer des travaux de rénovation énergétique, des propriétaires souhaitent aussi faire des travaux d’embellissement ou de gros travaux d’entretien... «La rénovation énergétique est donc imbriquée dans une problématique plus générale de rénovation globale du logement. On observe des problématiques croisées des aspirations avec des besoins qui convergent. Un des leviers de la transition énergétique est donc de l’intégrer à des projets de rénovation plus globaux», estime Alain Tourdjman. Il considère que l’on «est encore loin d’avoir atteint les objectifs fixés. Il reste des freins importants à une massification des travaux».
Le gouvernement a d’ailleurs publié avant sa censure un décret et un arrêté sur les règles pour Ma Prime Rénov’ en 2025. Les monogestes continueront à être acceptés. Si vous possédez une passoire thermique (DPE F ou G) et que vous changez vos fenêtres ou votre chauffage (c’est-à-dire un «monogeste»), vous pourrez continuer de bénéficier de MaPrimeRénov’ en 2025. «L’objectif de faire basculer Ma Prime Rénov’ vers la rénovation globale n’est pas atteint. Le gouvernement fait preuve de pragmatisme. Si on n’atteint pas l’objectif on continue quand même à avancer sur les monogestes.